Le démarchage est une vielle technique commerciale

qui consiste pour un professionnel de prospecter hors de son établissement habituel pour démarcher à domicile ou par téléphone des potentiels clients.

Le Code de la consommation prévoit un encadrement spécifique, que les professionnels doivent respecter, car ces pratiques peuvent devenir très intrusives et dangereuses pour la sécurité du consommateur.

Le cabinet Avomedias accompagne les professionnels dans la mise en conformité de leurs pratiques commerciales et assiste les consommateurs dans la protection de leurs droits.

Le démarchage frauduleux
Le démarchage frauduleux

Les règles encadrant le démarchage

Le Code de la consommation encadre de manière stricte le démarchage téléphonique.

En l’espèce, l’article L.221-16 du Code de la consommation dresse une liste d’obligations que doit respecter le professionnel qui recourt au démarchage téléphonique :

A la suite de l’appel, le consommateur pourra contracter avec le professionnel seulement après avoir signé et accepté l’offre par écrit ou après avoir donné son consentement par voie électronique.

L’article L.221-7 du Code de la consommation, énonce d’autres obligations entourant cette pratique. En effet, le professionnel ne peut effectuer de demarchage telephonique avec un numéro masqué.

Le professionnel devra respecter tous les droits des consommateurs, comme par exemple, le droit à l’information, le droit de rétractation ou encore le droit de recevoir un bien ou un service conforme.

Une liste a été mise en place permettant aux consommateurs de s’y inscrire pour s’opposer au démarchage téléphonique gratuitement pour une durée limitée de 3 ans possiblement renouvelable. Depuis le 1er janvier 2022, toute inscription sur cette liste est automatiquement renouvelée à l’issue de la période de trois ans, pour trois années supplémentaires.

Malgré tout, certains démarchages commercials restent encore légaux comme les appels des instituts de sondage et associations à but non lucratif lorsqu’il n’effectue pas cela dans un but commercial, les appels des professionnels proposant à la vente des fournitures de journaux périodiques ou des magazines ou encore les professionnels avec lesquelles vous avez déjà une relation contractuelle préexistante.

Pour un professionnel, il est primordial de s’assurer du respect de ces listes d’opposition. Il doit contacter l’organisme Opposetel au moins 1 fois par mois pour mettre à jour les informations en cas d’activité de démarchage téléphonique habituelle.

Le site Opposetel a cependant souvent été critiqué au regard de son inefficacité. Depuis octobre 2021, la société de services de paiement et de transactions Worldline, a pris le flambeau. Ce changement de propriétaire ne peut qu’améliorer ce service d’opposition, comme le souhaite la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la lutte contre les fraudes.

Le cas du démarchage en assurance

Un décret du 17 janvier 2022 a précisé la loi du 8 avril 2021 relative à la réforme du courtage et définit un cadre plus strict en matière de courtage en assurance. 

En effet, avant de démarcher un consommateur, le courtier en assurance doit d'abord obtenir son consentement pour poursuivre l'appel. 

Le professionnel est également soumis à une obligation d'information du consommateur au regard du potentiel enregistrement de l'appel. Si le prospect refuse d'être enregistré, il incombe au professionnel de mettre fin à la conversation et de détruire l'enregistrement. 

Même si le consommateur a donné son consentement, l'enregistrement téléphonique ne pourra dans tous les cas être conservé pendant une durée excédant deux ans. 

En 2020, la Direction générale de al concurrence de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a sanctionné 108 démarcheurs téléphoniques pour « non-respect du dispositif d’opposition au démarchage téléphonique ».

Pourtant ce démarchage téléphonique abusif n’est pas constitutif d’un délit d’harcèlement téléphonique.

En effet, bien que ces appels soient très souvent indésirables, ils ne sont pas répréhensibles pénalement du fait que l’auteur de l’appel n’a pas la volonté de vous causer un trouble ou de vous nuire.

Il existe une liste d’opposition au démarchage téléphonique mise en place par la loi relative à la consommation du 17 mars 2014, il s’agit de Bloctel. Elle permet à la suite d’une inscription de ne plus recevoir d’appel par les professionnels ayant recours au démarchage téléphonique. La prise en compte effective de l’inscription se fait sous 30 jours. Ce dispositif est contrôlé par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Toutefois, de nombreux professionnels n’ont pas un fichier de prospection commerciale conforme à la liste Bloctel.

C’est pourquoi le législateur a créé la loi n°2020-901 du 24 juillet 2020 qui vise à encadrer le démarchage téléphonique et à lutter contre les appels frauduleux. La loi prévoit désormais que les entreprises ayant recours au démarchage téléphonique doivent respecter une charte de bonnes pratiques et s’assurer au moins une fois par mois de la conformité de leurs fichiers de prospection commerciale avec la liste Bloctel si elles exercent une activité de démarchage téléphonique à titre habituel.

La loi interdit aussi le démarchage lors de certains jours et créneaux horaires, et d’autre par la vente d’équipements ou la réalisation de travaux en vue de la réalisation d’économies d’énergie ou de production d’énergies renouvelables.

De plus, lors d’un démarchage téléphonique, l’appelant doit se présenter de façon précise et doit rappeler au consommateur son droit de s’inscrire sur la liste Bloctel.

On pourrait légitimement penser que ces appels téléphoniques malveillants soient un jour répréhensible pénalement au même titre qu’un harcèlement téléphonique.

En effet, dans une décision la chambre criminelle de la Cour de cassation (Cass. Crim. 28 mars 2019, n°17-81.232) fait une interprétation assez extensive de la caractérisation du délit d’harcèlement téléphonique en estimant que « l'article 222-16 du code pénal, dans sa rédaction issue de la loi du 18 mars 2003, n'exige pas, pour réprimer les appels téléphoniques malveillants réitérés, qu'ils aient été émis en vue de troubler la tranquillité d'autrui ».

Les informations obligatoires à transmettre à tout consommateur 

Dans un arrêt AG2R La Mondiale du 20 juillet 2021, la CNIL a communiqué une liste des informations obligatoires qui doivent être transmises du professionnel au consommateur : 

  • L'éventualité que l'appel soit enregistré ; 
  • Le droit d'opposition du consommateur à cet enregistrement ; 
  • L'identité du responsable de traitement ; 
  • Les finalités et les destinataires de l'enregistrement de l'appel ; 
  • La durée de conservation de l'enregistrement ; 
  • Les traitements opérés sur les données personnelles du consommateur ; 
  • La possibilité pour le consommateur d'accéder à une information plus complète sur un site internet ou via une touche sur le téléphone.

Les règles complémentaires au démarchage téléphonique

La loi n°2020-901 du 24 juillet 2020 vise à encadrer le démarchage téléphonique et à lutter contre les appels frauduleux.

Elle vient interdire tout démarchage téléphonique dans le secteur de la rénovation énergétique. En effet, l’article L.223-1 du Code de la consommation dispose désormais que « Toute prospection commerciale de consommateurs par des professionnels, par voie téléphonique, ayant pour objet la vente d'équipements ou la réalisation de travaux pour des logements en vue de la réalisation d'économies d'énergie ou de la production d'énergies renouvelables est interdite, à l'exception des sollicitations intervenant dans le cadre de l'exécution d'un contrat en cours au sens du deuxième alinéa du présent article ».

Cette loi ajoute également un encadrement concernant les jours et horaires ainsi que la fréquence auxquels la prospection commerciale par voie téléphonique non sollicitée peut avoir lieu. Cette disposition permet de réglementer les pratiques de démarchage téléphonique.

Un code de bonnes pratiques a également été mis en place, encadrant les règles déontologiques applicables au démarchage téléphonique.

Affaire :

Dans une affaire récente, la Direction générale de la concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes a enquêté sur les pratiques de deux sociétés, la SARL ALMATYS et la SARL NRGIE CONSEIL et le 18 octobre 2021 le directeur de la Direction Départementale de la Protection des Populations d’Ille-et-Vilaine a prononcé une amende de près de 460 000 € à l’encontre de la SARL ALMATYS et une autre de près de 65 000 € à l’encontre de la SARL NRGIE CONSEIL pour avoir démarché des milliers de consommateurs alors que ces deux entreprises intervenaient dans le secteur de la rénovation énergétique.

Cette autorité a prononcé une peine qui excède le montant légal, car pour calculer cette amende, l’autorité a pris en compte le nombre de consommateurs qui ont été démarchés et l’a multiplié par 1 € ce qui donne une sanction de 463 541 € en application de l’article L.522-1 du Code de la consommation et l’article L.223-1 de ce même Code.

Affaire :

Le 21 novembre 2019 la Commission nationale de l’informatique et des libertés a sanctionné la société Futura internationale pour opérations illégales de démarchage téléphonique. Elle lui a alloué une amende administrative d’un montant de 500 000 € équivalent à 2,5% du chiffre d’affaires annuel.

Dans cette affaire, cette Commission a constaté que la société démarchait des clients dans le but de leur vendre des services d’isolation thermique, par le biais d’opérateurs se situant en dehors de l’Union Européenne.

De plus, la société a manqué à son obligation d’information, en omettant de prévenir les clients que leurs conversations téléphoniques étaient enregistrées et qu’il existait des traitements de données personnelles. Pour compléter cela, il a été relevé que le droit d’opposition des clients n’était pas effectif du fait de l’absence d’information concernant le traitement des données personnelles.

Pour finir, le fait que les opérateurs téléphoniques se situaient en dehors du territoire de l’Union Européenne, a renforcé la sanction prononcée par la Commission au regard de l’existence de circulation de données personnelles en dehors de ce territoire, ne respectant pas les exigences établies par le Règlement général sur la protection des données.

Il est alors intéressant de retenir que la législation concernant le démarchage téléphonique est à compléter avec celle sur la protection des données personnelles.

Les potentielles sanctions

L’article L.242-16 du Code de la consommation retient que tout manquement aux règles encadrant le démarchage téléphonique est passible d’une amende administrative dont le montant ne peut excéder 15 000 € pour une personne physique et 75 000 € pour une personne morale.

De plus, si un consommateur signale un professionnel sur le site Bloctel, énoncé précédemment, la Direction générale de la concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes sera alors saisie pour enquêter auprès du professionnel si elle estime cela nécessaire.

En cas d’appel purement malveillant, l’article 222-16 du Code pénal réprime les comportements relevant du harcèlement téléphonique. Cette pratique est passible de sanctions lorsqu’elle est réitérée et vient troubler la tranquillité d’autrui. Cela est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.

L’ Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse peut également intervenir dans la régulation des secteurs des communications électroniques et des postes. Elle peut ainsi enquêter et sanctionner un professionnel qui ne respecterait pas les exigences légales et adopterait un comportement anticoncurrentiel à l’égard de ses concurrents.

La Commission nationale de l’informatique et des libertés joue également un rôle dans la protection des consommateurs, comme il a été cité précédemment. Elle va ainsi contrôler les opérateurs téléphoniques au regard de la réglementation européenne sur les données personnelles.

Les professionnels sont donc contraints de respecter de nombreuses obligations pour effectuer un démarchage électronique qui ne soit pas considéré comme frauduleux. Le cabinet Avomedias, vous accompagne dans la mise en conformité de vos pratiques commerciales et vous assiste en cas de procédure de contrôle via une autorité administrative indépendante.

Quelles mesures pour lutter contre le démarchage téléphonique ? 

Pour lutter contre le démarchage téléphonique abusif, le consommateur a plusieurs moyens d’action. 

La liste Bloctel 

L’article L233-1 du Code de la consommation dispose que « le consommateur qui ne souhaite pas faire l’objet de prospection commerciale par voie téléphonique peut gratuitement s’inscrire sur une liste d’opposition au démarchage téléphonique ». 

Si un consommateur est inscrit sur l'une de ces listes, il sera dès lors interdit à tout professionnel de le contacter hormis le cas où le professionnel et le consommateur entretiendrait d'ores et déjà une relation contractuelle et que l’appel aurait un rapport strictement limité à l’objet dudit contrat. 

Le gouvernement a donc mis à disposition de tous les consommateurs, un service d’opposition au démarchage téléphonique, dit « Bloctel ». 

Bloctel est un service gratuit qui permet à tout consommateur souhaitant s’opposer au démarchage téléphonique, d’inscrire son numéro de téléphone sur une liste interdisant les professionnels de contacter ce numéro, pendant une durée de trois ans, renouvelable automatiquement depuis le 2 avril 2019. Toute personne peut supprimer cette inscription à tout moment. 

Votre numéro de téléphone sera effectivement inscrit sur la liste Bloctel passé un délai de trente jours au terme duquel vous ne serez plus sollicité par les professionnels. 

Peuvent être inscrits sur la liste Bloctel : 

  • Les numéros de téléphone portable 
  • Les numéros de téléphone fixe 

Le dispositif 33 700 pour les SMS et appels indésirables 

Pour lutter contre les SMS et appels indésirables, vous avez la possibilité de les signaler : 

  • Soit via la plateforme https://www.33700.fr
  • Soit en signalant le message ou l'appel indésirable au 33 700 directement par SMS 

La plateforme 33700 permet de signaler des messages SMS indésirables au même titre que des appels indésirables. Pour rappel, un SPAM est une prospection directe au moyen d'un SMS sans qu'ait été obtenu auparavant le consentement du consommateur. 

Les sanctions encourues 

Tout professionnel qui contreviendrait aux règles posées par le cadre législatif français serait sanctionné d’une amende administrative de 75 000€ pour une personne physique et 375 000€ pour une personne morale. 

La CNIL dispose également d'un pouvoir de sanction à l'égard des professionnels qui ne respectent pas le droit d'opposition au démarchage téléphonique des consommateurs. 

Dans une délibération du 21 novembre 2019, elle a prononcé une sanction s'élevant à 2,5% du chiffre d'affaires annuel de la société Futura Internationale, qui avait fait fi de l'utilisation par un consommateur de son droit d'opposition au démarchage téléphonique.

Contrairement au démarchage téléphonique qui est légal, le harcèlement par téléphone ou par message est illicite et strictement sanctionné par la loi.

Me Steve OUTMEZGUINE

Me Steve OUTMEZGUINE

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