Qui n’a pas constaté l’activation de son assistant vocal (Google Assistant ou Siri) alors même que vous ne l’avez jamais demandé ?

Qui n’a pas constaté dans le cadre d’une discussion à propos d’un voyage, que plus tard, différents sites internet vous proposent des publicités de voyages ?

Le phénomène prenant de plus en plus d’ampleur, bon nombre d’utilisateurs d’Internet (quel que soit l’appareil) se sont demandé si leurs appareils ne les écoutaient pas.

Mais en fait, tout part d’un consultant en cybersécurité canadien qui expliquait que certaines applications avaient accès aux données captées par les micros des différents périphériques utilisés, il déclare :

« De temps à autre, des extraits audio sont envoyés aux serveurs (comme ceux de Facebook), mais, officiellement, on ne sait pas quels en sont les déclencheurs. Ça peut être le moment, le lieu ou l’utilisation de certaines fonctions. Les applications ont l’autorisation d’utiliser le microphone et s’en servent occasionnellement. Toutes les applications locales cryptent les données qu’elles transmettent à leurs serveurs, il est donc très difficile de déterminer quel est exactement le déclencheur », indiquait-il et la rumeur était née.

Plus tard, les suspicions de Forbes concernant les écoutes téléphoniques par Facebook n’ont pas qu'intensifié cette inquiétude.

Cela signifie que les GAFA entre autres devraient avoir la possibilité technique:

  • D’activer les micros
  • De capter le contenu audio
  • De l’analyser
  • D’envoyer les informations aux clients (pour les publicités) ou de les conserver (pour différentes utilisations)

Bien évidemment, ces mêmes acteurs contestent ces allégations en affirmant que leur objectif n’est pas d’écouter les utilisateurs. Mark Zuckerberg dément en déclarant que : « Nous n’avons jamais utilisé les microphones des téléphones pour influencer la publicité et le fil d’actualités ».

Mais cela est-il vraiment une malchance qui s’abat sur les géants du Web ?

Pour qu’une application ait accès aux micros de votre smartphone Android ou iOS, vous devez l’accepter au moment de l’installation. Même si ce nombre tend à s’amoindrir, peu de personnes analysent les CGU ou les Conditions Générales d’Utilisation des différentes entreprises. Cela a pour conséquence de remettre en cause le consentement éclairé des consommateurs.

En revanche, Google, par exemple, bloque l’accès à la caméra et au micro pour toute application tournant en arrière-plan. Mais ces fonctionnalités, « No camera for idle uids » et « Don't record audio if UID is idle », n’existent que depuis Android Pie 9.

Le sujet des écoutes téléphoniques est controversé. En septembre 2019, Wandera a réalisé des tests sur un iPhone et un Samsung Galaxy : ils ont dans une salle procéder à une diffusion de différents enregistrements basiques : de la nourriture pour animaux.

Ils ont diffusé des enregistrements de conversation portant sur de la nourriture pour animaux, en boucle.

L’entreprise de sécurité informatique britannique en a conclu au résultat suivant : « nous n'avons rien trouvé qui suggère que nos téléphones activent le microphone ou transfert des données en réponse aux sons. La consommation de données et la consommation de la batterie ont été minimes et, dans la plupart des cas, il n'y a pas eu de changement du tout. Nous n'avons pas vu de publicité d'aliments pour animaux de compagnie passer sur nos écrans après les tests ».

Analysant la consommation de données des assistants virtuels, l’entreprise complète: « les volumes des données de nos tests sont beaucoup plus faibles que celles des assistants sur une période de 30 minutes, ce qui suggère que l'enregistrement constant des conversations et le téléchargement dans le cloud ne se produit sur aucune de ces applications testées. Si c'était le cas, on s'attendrait à ce que l'utilisation des données soit aussi élevée que la consommation de données des assistants virtuels. »

Si ce n’est donc pas nécessairement parce que votre micro est ouvert que vous risquez d’être écouté, ce n’est pas non plus parce qu’il est éteint et « bloqué » que votre smartphone ne demeure pas un mouchard potentiellement à l’écoute.

Mais s’il est possible, techniquement, de nous « écouter », tout dépend finalement de l’attitude des géants du Web, des développeurs et des fabricants. Pour que leurs pratiques demeurent éthiques, à nous, utilisateurs, de continuer à faire entendre nos voix. Sans les laisser nous échapper.

Du fait des nouvelles mises à jour, est-ce que WhatsApp peut lire les messages envoyés et avoir accès à nos informations ? 

WhatsApp fait l’objet d’une actualité brûlante. En effet, après le « buzz » qu’a causé la volonté de mettre à jour sa politique de confidentialité le 8 février 2021, le service de messagerie instantanée remet le sujet sur la table. 

Elle a en effet repoussé la date d’entrée en vigueur de cette politique, eu égard aux contestations diverses de ses utilisateurs :Lecture des messages privés, conversations mises sur écoute, inefficacité du chiffrage des communications

Ce qui est intéressant à voir, c’est que les conditions de la mise à jour restent les mêmes que celles depuis le 8 février. WhatsApp a souhaité travailler sur sa communication pour rassurer l’ensemble de ses utilisateurs.

La mise en place d’un bandeau

Ce bandeau permet ainsi aux utilisateurs de mieux comprendre les termes de confidentialité et les conséquences de la mise à jour. Pour rappel, cette mise à jour concerne majoritairement les communications entre particuliers et entreprises via WhatsApp Business.

Ce bandeau les invite à accepter ces nouvelles conditions s’ils souhaitent continuer à utiliser le service de messagerie. L’entreprise indique également qu’elle utilisera désormais la fonctionnalité « Statut » pour partager ses valeurs et mises à jour directement au sein de l’application.

Le déploiement de cette nouvelle politique de confidentialité a été mis en place le 15 mai 2021.

Ce qui change après la mise à jour

  • Un partage de données avec Facebook dans le cadre du service WhatsApp Business qui permet d’échanger avec des entreprises, dans l’optique d’améliorer le service,
  • Plus de transparence quant à la collecte, le partage et l’utilisation des données des utilisateurs avec des modifications apportées à la politique de confidentialité.
  • Ce qui ne change pas avec la nouvelle politique de confidentialité :
  • Les conversations personnelles et contenus partagés des utilisateurs ne sont pas accessibles par WhatsApp ou Facebook
  • Les utilisateurs devront toujours donner leur accord pour partager leur numéro à une entreprise
  • Les nouvelles conditions d’utilisation n’autorisent pas WhatsApp à partager davantage de données avec Facebook dans le but d’améliorer son service.
  • La liste des services de messagerie sera plus sécurisée pour les données

Le flop qu’a engendré la mise en place précipitée de cette politique de confidentialité a conduit les utilisateurs à se diriger vers d’autres services de messagerie comme Télégram ou encore Signal. Face à cette perte, WhatsApp répond : « En cette période, nous comprenons que certaines personnes se renseignent sur d’autres applications pour étudier ce qu’elles ont à offrir. Nous nous sommes aperçus que certains de nos concurrents prétendaient ne pas pouvoir voir les messages de leurs utilisateurs ; si une application ne propose pas le chiffrement de bout en bout par défaut, cela signifie que vos messages sont visibles ».

Lorsque l’on sait que l’ancienne grande figure de WhatsApp, Brian Acton, est actuellement celle de Signal, on peut se dire que cela relève du même acabit.

La question qui se pose aujourd’hui est celle de savoir si les utilisateurs pourront redonner confiance à WhatsApp, ou si cela a causé sa perte. Bien évidemment, qu’étant ancré comme étant le service de messagerie avait de beaux jours devant lui. Or, WhatsApp ne détient plus le même monopole qu’auparavant et l’essor de nouveaux services pourrait lui causer du tort à l’avenir.

Me Steve OUTMEZGUINE

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